L'héritage de l'art du combat par le Karaté:

Autrefois vivaient des hommes exceptionnels d'efficacité dans le combat à main nue, capables de réaliser par l'entraînement des performances incroyables aux yeux de leurs contemporains.

 

Aujourd'hui ces techniques peuvent être apprises dans un esprit sportif avec tout le sérieux que demandent ces enchaînements qui sont redoutables d'efficacité.

 

 

9) Comment étudier les bunkai des katas ?
 

En voulant mettre en pratique les mouvements des katas tel quel, très vite il devient évident que ces enchaînements sont irréalisables ou que ces techniques ont des lacunes.

Exemple:
1) Attaque en O-zuki en avançant d'un pas après une défense.
2) Pivot de 180° et avancer en zenkutsu-dachi vers l'adversaire qui est déjà à distance de combat dans notre dos.
3) Mouvement sur 1 ligne en expliquant que le combat se déroule sur une barque ou contre 1 mur (tekki ou Naifanchin).
4) Après un blocage d’un coup de poing, saisir ce même bras avec son autre bras en vue de placer une clef …Alors qu’il serait tellement plus logique pour l’adversaire de partie en re-zuki à la place de rester inactif.

Mais il ne faut pas perdre de vue que ces bunkai servent à apprendre les techniques du karaté. Dans ce contexte, il devient normal de montrer des techniques simplifiées à leurs plus simple expression tout en gardant l’âme de la technique intacte. Après cet apprentissage, le karatéka recherchera les mises en pratique les plus réalistes et les plus efficaces.

 

Où faut-il chercher ?
 

1) L'un des buts des katas est de mémoriser les différents bunkai, pouvoir les retrouver et les retenir.

2) Depuis Itossi Anko (1832-1916) les katas (le karaté) sont introduits dans les écoles, elles ont un bût éducatif et ont été modifié pour éviter que les élèves ne se blessent. Les mains qui étaient ouvertes se ferment et font place aux poings biens fermés et les hauteurs des frappes sont également adaptées pour éviter les blessures.

 

3) Le blocage renforcé avec les 2 poings fermés ou 1 main ouverte....sont autant d'indications codifiées qui nous permettent de savoir si nous devons suivre avec une clef ou une frappe. Nous avons également le croisement des 2 pieds pour signaler une rotation possible pour une projection ou autre combinaison, le pied dans le creux du genou peut signaler un fauchage ou une esquive à un fauchage.

4) Il faut collecter toutes les informations possibles pour chaque technique lors des cours dans son club, dans les autres clubs, durant les stages et grâce à nos expériences personnelles. Certaines vidéos proposées sur internet sont très intéressantes. Toutes les connaissances techniques et stratégiques que dissimule un bunkai doivent être retrouvées. Plusieurs applications sont possibles pour un seul bunkai.

5) Les analyser à la lumière de la tactique, de la stratégie et de la logique en tenant compte des possibilités corporelles, ceci prend du temps mais est très valorisant.

 
6) Penser à ce qui précède le bunkai mais aussi au groupe de mouvements suivant qui parfois donne des indications. Mais ceci n'est certainement pas une règle.

7) Trouver une chute au bunkai pour le finaliser d'une manière logique même si ceci n'est pas dans le kata. Il est possible de prendre une chute d'un autre bunkai qui s'adapte à la situation.
8) Les katas montrent comment utiliser les techniques et dans quel ordre d'éxécution.

9) Travailler le kata en sens inverse change parfois la vision du bunkai (A la place d'avancer...reculer).

10) Plusieurs interprétations sont possibles (plusieurs bunkai) pour un même mouvement du kata.
11) Certaines attitudes, sensations, timing ou reflexes sont parfois les vraies messages du kata, alors que les blocages ou frappes sont uniquement présents en second plan.

12) Ils dissimulent les connaissances techniques et stratégiques, je pense qu’il faut travailler ces bunkai dans un esprit d’un combat réel et ultime (voir "Les 20 préceptes du karatedo par funakoshi" et "Les 10 leçons du to-te par Itosu Anko" également sur ce site). Il faut un certain mental durant le combat, avoir l'espris bushido. 
13) Toujours tenir en mémoire que les phases de combat doivent être simple et efficace, surtout donner la priorité à l’efficacité.

14) Chaque bunkai doit devenir un réflexe, il doit être automatisé, il faut prendre le temps d'apprendre correctement un kata et ces applications. Je rappelle que dans le temps l'apprentissage d'un kata durait en moyenne 3 ans et l'entraînement prenait plusieurs heures par jour et cela tous les jours.

15)Dans le kata il faut bien différencier les phases de durcissement, de combat, respiratoires et la stabilité dans le combat….Bien comprendre chaque message dans son contexte, il faut savoir lire au travers du kata.

16) Certaines techniques dites secrètes ne sont pratiquement pas retrouvables juste avec le kata et un travail de recherche personnel. Le bunkai est trop loin du kata lui-même. Il faudra l'aide d'une personne, qui à été initiée de disciple à disciple. A nous de retrouver ces personnes.

17) Voir également les interprétations des bunkai dans les autres styles de karaté (autre école, autre regard sur la technique) .
18) Ne pas perdre de vue qu'un kata est un combat contre plusieurs adversaires, donc dans toutes les directions possibles et imaginables.

19) Le rythme, cette musique du kata doit au fur et à mesure nous donner les bons timings pour un combat réel. C'est qu'une fois le bunkai maîtrisé et automatisé que nous pouvons (et seulement alors) effectuer certains petits changements pour le personnaliser.
20) Il faut répéter inlassablement les enchaînements techniques qui le compose en respectant le moindre détail, le diagramme et tout ce qui le caractérise pour pouvoir pénétrer son essence, sa vérité profonde.

21) Certains mouvements du kata (ex Hangetsu) sont pas que respiratoire mais aussi pour muscler le corps. Développer la puissance et la stabilité.

22) Certains vieux maîtres ont transmis leur kata et bunkai d'une manière incomplète à des personnes un peu trop insistantes. De là, nous pouvons déduire que certaines interprétations farfelues ou ayant des failles ont également été transmises. c'est au karateka aguerrit de pouvoir déterminer les routes à suivre et éliminer les impasses.

23) Si tu veux la paix...Prépare la guerre. Travailler les bunkai dans les conditions physiques et mentales les plus proches du combat réel. Ne pas perdre de vue que l'essence même du karaté est de décourager un adversaire de toute agression éventuelle. Eviter le combat. Notons que tous les katas commencent et fini par un mouvement de défense.

 
24) Les temps intermédiaires doivent être redécouverts pour que le kata délivre ses vrais messages. Le bunkai donne également l'ordre des techniques de frappes dans une attaque, il montre comment utiliser les techniques de base en combat et comment les appliquer.
25) Bien remettre chaque kata dans son contexte ! Le Naha-te vient du kung-fu de la chine du Sud (style grue blanche). Là, les techniques étaient adaptées au relief et aux conditions de vie de cette région. Les nombreux cours d'eau, les vastes plaines marécageuses où le riz pousse oblige ces habitants à se retrouver bien souvent avec les pieds dans l'eau ou sur leur barque. Ces conditions de vie influencent également la manière de se battre, le Naha-te est devenu par la suite le Shorei Ryu et a également subit l'influence de la phylosophie taoiste. L'accent de ce style est mis sur la respiration et le contrôle du ki (énergie interne).

Par contre le Shuri-te vient du Nord de la Chine, région montagneuses avec des forêts ou les habitants se déplacent principalement à pied. Provenant du Shaolin kempo (style de la petite forêt), un style plus rapide et dynamique avec une respiration naturelle était mieux approprié à ce relief.
Le Shuri-te devient le Shorin Ryu lorsqu'il fusionne avec le Tomari-te qui est également très riche en techniques. Ces 2 styles étaient en réalité assés proche et complémentaire.
26) Le vrai secret en karaté est le travail, la répétition jusqu'à la perfection, le partage des techniques et des connaissances entre passionnés. Il ne faut pas perdre son temps à travailler sur de fausses pistes qui ne sont pas crédible, pour cela beaucoup d’années peuvent être gagnées si nous suivons les conseils de personnes avisées mais aussi en étant critique envers les conseils que nous recevons. 
  P. Vanhamme
 
   
 
 
 
 
 



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