Les caractéristiques techniques du Shito ryu empruntent à la fois du Shuri-te et du Naha-te. Le style est marqué par la subtilité et la vitesse. Les techniques s'appuient sur la mobilité du bassin, sur les déplacements du corps et sur la déviation des attaques. Le style est généralement considéré comme très esthétique, tout en demeurant puissant. Un mouvement caractéristiques est « Naï fanchi dachi », effectué avec le talon levé haut. Les katas de notre école sont nombreux. Maître Kenwa Mabuni en a transmis 49, dont 12 sont de Maître Kanryo Higahonna et de Chojun Miyagi, et 23 de Anko Itosu. Le Shito ryu insiste sur les positions naturelles du corps et sur un travail qui s'effectue mains ouvertes. Nous possédons également une culture de l'harmonie où la recherche s'étend à la fois sur le corps, sur la technique et sur l'esprit. On y trouve ainsi une unité de l'énergie, un équilibre qui harmonise le corps pour le maintenir en bonne santé. Il est d'ailleurs utile de rappeler que, dans le Shito ryu, chaque posture symbolise un trajet des méridiens pour améliorer les fonctions vitales. Mais le Shito ryu repose aussi sur la diversité et, en compétition, nous recherchons la notion d'espace, avec des déplacements bien spécifiques. Mais avant tout, j'aimerais insister sur le fait que c'est la continuité et le respect à la famille du Shito ryu qui sont d'abord fondamentaux à nos yeux. » (Hidetoshi NAKAHASHI)
Garder le corps aligné comme s'il était suspendu par le crâne. Certains arts martiaux utilisent la force de la taille et des jambes dans les coups, mais si les pratiquants ne sont pas enracinés et n'ont pas un alignement structural correct, ils sont encore à côté du pouvoir authentique. Il faut apprendre à garder le mental centré sur le Hara. On garde le centre de gravité bas, en apprenant à se mouvoir en alignement avec les forces terrestres et célestes, en générant les mouvements à partir des hanches, et en restant mentalement et physiquement connecté au sol. Une bonne attitude permet d'entretenir la santé.
Maître Kenwa Mabuni, fondateur de l'école, est né le 14 novembre 1889 à Shuri (Okinawa). Il a tout d'abord été, à l'âge de 13 ans, l'élève de Maître Anko Itosu (1831 à Shuri-1915). A partir de ce jour, il ne manqua aucun entraînement, pas même un jour de cyclone. A l'âge de 20 ans, sur présentation de son ami Chojun Miyagi, il devient l'élève de Maître Kanryo Higaonna (1853 à Naha-1915), qui lui enseignera l'art du Naha-te. Le nom Shito ryu trouve son origine dans le nom des deux grands Maîtres, par la réunion des premiers caractères composant leur nom : Ito (pour Itosu) prononcé SHI, et Higa (pour Higahonna) prononcé TO ; et ryu signifie « école Sakugawa, élève de Kusanku et d'un moine, Peichin Takahara, introduira de nouveaux éléments dans le Karate d'Okinawa. Ces éléments caractérisent le courant de Shuri. Il sera le premier maître « officiel ». L'histoire du Karate dans la tradition d'Okinawa prend une figure plus nette à partir de Sôkon Matsumura (né au XIXe siècle). Il enseigna son art, qui prit par la suite le nom de Shuri-te. En1875, l'occupation des Satsuma s'acheva et l'île devint officiellement une préfecture japonaise. L'enseignement n'était plus secret, mais il fallut attendre 1905 pour voir le Karate s'introduire dans les écoles publiques, sur l'initiative de Maître Anko Itosu, disciple de Maître Matsumura et ami de Anko Azato. Il est le créateur des katas Pinan, en 1907. Le développement du Karate en dehors d'Okinawa commence au cours de l'année 1922. Gichin Funakoshi se rend à Tokyo et Choki Motobu à Osaka (ainsi que Kenwa Mabuni). En 1931, la Nippon Butokukaï (créée en 1895 à Kyoto, elle fut chargée d'organiser et de classifier les divers styles et écoles d'arts martiaux, qui s'étaient multipliés pendant la période des Tokugawa (1603-1868), dans un cadre légal et officiel) reconnaît officiellement le Karate. Maître Kenwa Mabuni a transmis un héritage technique marqué par une très grande subtilité. Certains pratiquants d'autres styles de Karate apprécient la beauté gestuelle du Shito ryu et pensent qu'il n'est pas efficace. Le Shito ryu est caractéristique d'un travail qui allie la vitesse et la subtilité technique. Cette subtilité se perçoit dans la très grande mobilité des hanches, dans les techniques de déplacement ainsi que dans les blocages circulaires, qui permettent de dévier les attaques les plus puissantes. Elle permet de compenser la force pure. Le travail du Shito ryu nécessite que le corps soit souple et non tendu, afin de permettre de développer la vitesse. Les blocages sont de petite amplitude, avec le coude près du corps, pour se protéger des attaques. La pratique du Karate do Shito ryu permet un meilleur contrôle de la respiration. Pratiquer des exercices pour rejeter ce qui est altéré et absorber ce qui est nouveau préserve la santé et augmente la longévité. La pratique du Karate do Shito ryu doit se poursuivre toute la vie.
Le Karate Do Shito Ryu signifie littéralement la Voie de la main vide, selon l'école Shito (créée par Maître Kenwa Mabuni, élève des Maîtres Anko Itosu et Kanryo Higaonna). Ce style de karate, avec le Shotokan Ryu, le Wado Ryu et le Goju Ryu, fait partie des quatre styles fondamentaux, encore apparentés au Kobudo. Celui-ci se distingue sur plusieurs points.
Tout d'abord par son nombre important de katas, qui proviennent du Nahate, du Shurite et du Tomarite.
Ensuite, ce style est très esthétique (ce qui ne veut pas dire inefficace), avec des positions tantôt hautes, tantôt basses, toujours accompagnées d'une attitude qui se rapproche de la perfection.
Le travail respiratoire est une particularité du Shito ryu Karate Do. Une mauvaise respiration est signe d'un état de santé fragile, la pratique en sera de même. Le placement de la respiration et les katas respiratoires sont travaillés en profondeur. Le karate est la santé.
Pour finir, ce style se distingue par sa subtilité dans les déplacements et dans la mobilité des hanches.
Néanmoins, quel que soit le style, si la tradition du Do est présente, il sera efficace.
2) Le shotokan-Ryu:
Shomen Gichin Funakoshi est considéré comme le Père du karaté moderne. Importateur du karate-dô au Japon et créateur du style Shôtôkan, il a fait évoluer la forme initiale du karate d'Okinawa. C'est pourquoi, il est perçu comme un fondateur dans beaucoup de dojos sur la planète. Fils de Tominakoshi Gisu, il est né dans les premières années de la période de restauration Meiji, dans la contrée de Yamakawa, à Shuri, sur l'île d'Okinawa. Enfant chétif, il s'initie à l'art de combat des Ryukyu auprès de différents maîtres. À cette époque les arts martiaux était interdits par le gouvernement, et les entraînements avaient lieu secrètement la nuit.
Comme les plus grands maîtres japonais au milieu des années 60, tel Maître Kanazawa par exemple, il est chargé de la divulgation de cette discipline à travers le monde et visite l’Afrique du Sud, les Etats-Unis et l’Europe. C’est sur l’initiative de Maître Plée, ainsi que nous le révèle Jean-Pierre Bergheaud , qu’il arrive un jour de l’année 1967 à la Gare de Lyon à Paris. Trois personnes l’accueillent : Henry Plée, un ami italien et Jean Pierre Lavorato, son élève le plus ancien qui est sans conteste en France le chef de file de ce courant du Karaté.
Au début des années 30, le Karaté d’Okinawa se composait essentiellement de Kata, séquences de mouvements contre un ou plusieurs adversaires imaginaires. Hironori Ohtsuka alors élève de Funakoshi, pensait que l’essence du Budo, n’étaient pas toujours représenté dans l’exercice des Kata. Il rechercha des techniques plus efficaces en situation réelle de combat et expérimenta des styles plus combatifs, comme le judo, le kendo et l’aïkido.
L' HISTOIRE DU WADO RYU:
OTSUKA Sensei est né le 1er juin 1892 à Shimodate, près de Tokyo.
Il débute les arts martiaux à l'âge de six ans avec le Yoshin Ryu Jujitsu, sous Shinzaburo Nakayam.
À l'age de 29 ans, il reçoit le titre de " Menkyo-Kaiden ", le désignant comme le maître successeur de ce style.
En 1922, il débute son apprentissage sous Gichin Funakoshi et apprend le style Shotokan, pour devenir l'un de ses meilleurs élèves. Il retourna à Okinawa pour apprendre plus profondément ce que les maîtres de G. Funakoshi lui avaient enseigné. Il réalisa que G. Funakoshi avait trop simplifié et modifié les techniques et les katas, et pour ces raisons en 1934, il élabora un nouveau style de karaté moins brutal et dur que celui de G. Funakoshi mais plus en relation à son physique en y combinant une partie de Jujitsu. Il créé par exemple les Yakusoku Kumite. Ce sont des séquences d'attaques et défenses axées sur les esquives codifiées se pratiquant à deux.
En 1938, il adopte le nom de Wado Ryu pour son école. Après la deuxième guerre mondiale, le Wado Ryu commence à être enseigné dans les universités japonaises.
En 1966, il fut décoré par l'empereur du Japon de la médaille de Sokokyoku Jitsu-Sho, pour ses efforts dans le karaté. En 1967, il changea le nom de Wado-Ryu pour Wado-Kai, Ryu signifie Style et Kai signifie organisation.
En 1972, la " International Martial Arts Federation Kobusa Bu In ", lui décerna un 10e Dan dans le karaté-do, réservé pour le fondateur du style. Ses travaux et ses recherches sur les Arts Martiaux lui vaudront plusieurs distinctions, notamment celle de Hanshi (maître de premier rang) et en 1972, Meijin (expert).
À cet honneur il devint à la tête dirigeante de tous les arts martiaux sous l'organisation du " All Japan Karate-do Federation ". Hironori Otsuka, décéda le 29 janvier 1982, à l'âge de 90 ans.
A la mort de Otsuka Sensei, le WADO s'est séparé en quatre branches, le Wado-Ryu sous Jiro Otsuka Sensei, le Wado-International Karate-do Federation sous Tatsuo Suzuki Sensei, le Wado-Kai (JKF) et le Wado-Kai (Shintani Wado-Kai Karate-do Federation) sous Masaru Shintani.
Divisions dans le WADO
Le karaté Wado-Ryu est demeuré unis jusqu'à la mort du fondateur Hironori Otsuka en 1982. Son fils Jiro Ohtsuka pris la direction de l'organisation. Par la suite plusieurs problèmes politiques et techniques en Amérique, Europe et au Japon sont apparu.
Plusieurs différences avec les katas et les techniques ont débutés. Tatsuo Suzuki a essayé à plusieurs reprises de réunir l'organisation du Wado et ses efforts se sont résumés à des échecs, aussitôt qu'il a quitté le Japon.
Devant son insatisfaction grandissante, Suzuki avec sa visualisation du Wado, réalisa qu'il était maintenant le temps de prendre une direction différente de celle de Jiro Ohtsuka pour préserver l'enseignement d'Hironori Ohtsuka. Pour cette raison il fonda sa propre organisation internationale, le "Wado International Karate Federation".
En 1989, Jiro Ohtsuka changea son nom pour Hironori Otsuka II, succédant à son père. Avec différentes interprétations et en y effectuant certains changements sur les bases régulières, le Wado-Ryu devint une entitée divisée.
Quelques années après la mort d'Otsuka, supporté par le gouvernement japonnais et la "Japan Karate Federation" JKF, une autre organisation de Wado vit le jour, le Wado-Kai JKF, sous Eiichi Eiriguchi.
4 principales organisations de wado existent aujourd'hui dans le monde :
Wado Ryu Renmi Dirigé par Jiro Otsuka, son organisation est principalement situé au Japon.
Wado Ryu International(WIKF) Dirigé par Tatsuo Suzuki, a été fondé aux Royaumes-Unis.
Japan Karate Federation-Wado-Kai Dirigé par Eiichi Eriguchi supporté par la "Japan Karate-Do Federation" (JKF), qui dépend du gouvernement Japonnais pour promouvoir le Karate-Do.
Shintani Wado Kai Karate Federation Dirigé jusqu'à son décès le 7mai 2000 par Masaru Shintani et depuis par Denis Labbé, le SWKKF est principalement situé en Amérique du Nord.
En France, 2 formes existent également, voici la plus répendue :
Maître Patrice BELRHITI, 7e DAN
Né le 25 Mai à Séfrou au Maroc, il vit actuellement à Sarrebourg, il est le responsable national du style wado.
En1960, il commence à pratiquer d'abord le Judo durant 7ans et devient Champion de Moselle. Suite au développement du Karaté, il abandonne le Judo pour cet art martial encore méconnu en Europe. Il à comme professeur Patrick ESCOMS à Sarrebourg, puis Masaru SAKATA 5e Dan à l'époque en Allemagne où il passe son 1er Dan avec succès.
Vice-champion d'Allemagne Junior; Des maîtres Japonais effectuant une tournée européenne, ceux- la le remarquèrent et l'invitèrent alors à travailler chez eux au Japon.
En Décembre 1969, il part donc pour 2 années difficiles dans un pays inconnu. Après 24 heures d'avion, il arrive à Tokyo à 12h, il fut pris en main par 3 grands maîtres Wado-Ryu, conduit à l'hôtel et participa à son 1er entrainement en territoire Nippon à 15h!! qui durera 3h, comme pour donner le goût de ce qu'il l'attendait.
Maître Mitsuho ASHIARA 7e Dan, hébergea Patrice BELRHITI durant 2 ans chez lui à 300km au nord de Tokyo.
Il travailla dans la distillerie de Saké de son professeur comme chauffeur-livreur tous les jours huit heures et le soir effectuait 3 heures d'entrainement et ceci 350 jours dans l'année. L'entrainement était très dur, très éprouvant mais d'une grande efficacité.
Il remporta le titre de Champion du Japon Nord en individuel et Champion du Japon par équipes. Définitivement "adopté" par les japonais avec ces titres, il repassa son 1er Dan, le 2è et le 3è devant Maître Hironori OTSUKA, le créateur de la méthode WADO-RYU.
De retour en France en 1973, il crée un club à Sarrebourg. Et participe à partir de 1974 aux Championnats nationaux et européen qu'il ne quittera qu'après un palmarès chargé notamment : triple fois Champion d'Europe 74/75/76 et 35 sélections en équipe de France.